mardi 30 septembre 2014

Festival Lumière 2014: Ida Lupino, "Une femme dangereuse" chez Raoul Walsh

Bonjour à tous,

en clôture du festival Lumière 2014, il n'y aura pas que la séance à la Halle Tony Garnier. Si vous n'arrivez pas à avoir des places pour cette séance, si vous connaissez déjà l'intégrale de Pedro Almodovar, je vous recommande de lorgner du côté de la salle 2 de l'Institut Lumière qui proposera de finir la rétrospective Ida Lupino de deux manières différentes.

Tout d'abord en tant que réalisatrice pour son premier film, bien que non créditée: Avant de t'aimer (Not wanted) attribué à Elmer Clifton dont une des caractéristiques fut d'être le premier réalisateur de Captain America en 1944! Mais étant malade, il dut arrêter de réaliser le film si bien que Ida Lupino, qui avait déjà écrit le scénario, finit le film produit par la société qu'elle avait fondée avec son mari Collier Young: Emerald Production.

Le film raconte l'histoire d'une jeune femme en plein désarroi en cette fin des années 1940. On y voit tout le poids d'une société marquée par les valeurs chrétiennes reléguant les femmes à n'être que des épouses et mères. Film féministe sous bien des points, il montre la difficulté de vivre en femme libre, faisant des choix lourds de conséquence dans cette société encore très conservatrice. Son héroïne, Sally Kelton, interprétée par Sally Forrest, actrice à la carrière très courte, est donc une femme extrêmement atypique dans le cinéma américain pour lequel les femmes mères étaient souvent montrées du doigt et rejetées. Pas une femme fatale, pas une femme totalement libre, encore moins une femme au foyer. Elle annonce en quelque sorte les futurs personnages féminins interprétés par Marilyn Monroe et Elizabeth Taylor à la fin des années 1950, ceux marqués par le drame et l'affrontement avec les conventions sociales.

La projection d'Avant de t'aimer sera suivie d'Une femme dangereuse du réalisateur Raoul Walsh. Réalisé en 1940, Walsh donnait à Ida Lupino le rôle d'une femme, Lana Carlsen, à la psychologie particulièrement torturée, dont les mensonges entraînent le héros, Joe Fabrini interprété par George Raft, dans une terrible affaire judiciaire. Film noir dans certains aspects, Walsh montre ici encore sa capacité à mêler les intérêts divergents de ses personnages. Il retrouve ici Humphrey Bogart dans un second rôle, comme dans Les fantastiques années 20 et démontre qu'il peut, comme beaucoup des réalisateurs hollywoodiens passer de la chronique historique au film de société en passant par un film évoquant la guerre de sécession.
S'il ne s'agit pas d'un trial movie, le film reste haletant du début jusqu'à la fin, permettant à Une femme dangereuse d'aborder le système judiciaire américain dont la représentation et le fonctionnement n'ont pas tellement changé aujourd'hui, en tout cas au cinéma!

DIMANCHE 19 MARS 2014
15h: Avant d'aimer d'Ida Lupino (1949)
17h15: Une femme dangereuse de Raoul Walsh (1940)
Tarifs: 6 € / 5 € accrédités
réservations: 04 78 78 18 95
www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 29 septembre 2014

Festival Lumière 2014: "La grande muraille", dernier grand mélodrame de Capra

Bonjour à tous

À l'occasion du Festival Lumière 2014, une rétrospective de l'œuvre de Franck Capra est proposée aux spectateurs avec entre autres certains de ses films pas forcément les plus connus mais pas les moins intéressants non plus. En 1933, Franck Capra décide de réaliser un film pour lequel il serait enfin lauréat d'un oscar, récompense ayant été attribuée pour la première fois en 1928 et que le réalisateur d'origine italienne espérait obtenir un jour. Si le film ne fut retenu pour aucune des récompenses couvertes par les Oscars, il offre cependant un intérêt multiple à ne pas manquer!

Un intérêt cinématographique
Capra retrouve son actrice Barbara Stanwick à qui il avait confié le premier rôle dans Femme de luxe en 1930 pour un film adapté du roman de Grace Zaring Stone The bitter tea of General Yen. La Columbia lui donne carte blanche pour produire ce mélodrame pour lequel il s'accompagne du chef opérateur Joseph Walker avec qui il avait déjà fait ses premiers films et qui allait collaborer avec lui jusqu'au chef-d'œuvre La vie est belle (1946).
Cette continuité artistique (même comédienne, même technicien) lui permit alors de produire un film ambitieux et "artistique" autour d'un sujet particulièrement difficile et provocateur pour l'époque.

Un intérêt historique
La puissance d'Hollywood se retrouve dans ce film et la capacité d'adapter des œuvres traitant de sujets contemporains. Si le film aborde par le petit bout de la lorgnette la guerre civile chinoise qui sévit alors, il est néanmoins assez stupéfiant de voir une major financer un film dont l'action évoque une guerre n'impliquant pas directement les USA. Le rôle de Barbara Stanwyck est évidemment le point d'accroche pour les spectateurs et qui leur permet d'essayer de comprendre les enjeux historiques du conflit entre nationalistes et communistes. Le film n'est d'ailleurs pas à un cliché près et la barbarie des Chinois est souvent extrêmement caricaturale. Mais il est peu de films qui permettent d'avoir une représentation de cette Chine en proie à une Révolution majeure ayant renversé un régime millénaire. À l'heure où les films occidentaux filmant les territoires colonisés évoquaient surtout la supériorité de la civilisation européenne et justifiaient de fait le colonialisme, le film de Capra ouvre, malgré un point de vue essentiellement occidental, une fenêtre sur le monde extra-européen sans que celui-ci ne comprenne vraiment ce qui arrive dans l'Empire du Milieu.

Un intérêt sociétal
Le film est particulièrement osé également dans la possibilité qu'il laisse aux spectateurs d'imaginer une relation "inter-raciale" entre une "Blanche" et un Asiatique, fût-il général! Cette approche extrêmement provocatrice était celle du livre. Mais la projection sur écran de cette histoire d'amour, certes extrêmement compliquée, faisant s'affronter des référentiels culturels terriblement antagonistes, ne pouvait qu'entraîner des réactions violentes chez les spectateurs comme les spectatrices. Cette inter-racialisme était d'autant plus choquant qu'il touchait une femme blanche. Les situations pour lesquelles des Européens avaient des relations sexuelles avec des femmes de couleur étaient plus acceptables, les conséquences étant moins grave quant à la perpétuation de la "Race". En inversant les sexes des personnes impliquées, le message était extrêmement tabou car correspondait à une vraie transgression et, consciemment ou pas, impliquait que la femme blanche mise enceinte par un homme de couleur mettrait forcément au monde un être avilissant sa propre race.

Malgré ses qualités et le succès critique, le film ne rencontra donc pas un succès public, d'autant plus que l'empire britannique refusa de le distribuer, les autorités étant certaines du risque de réception de ce film auprès de sa communauté!

C'est donc avec grand intérêt que cette Grande muraille doit être regardée, d'autant qu'après l'échec au box office, Capra allait réaliser des comédies qui allaient lui permettre de trouver la consécration en salles mais aussi auprès de ses pairs! Et quoi de mieux que de le faire au Festival Lumière!

VENDREDI 17 OCTOBRE, 20h30, Institut Lumière Salle 2 (Villa):
 La grande muraille, Franck Capra, 1933
6 € / 5 € accrédités
Réservations: par téléphone au 04 78 78 18 95
par internet: www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour


samedi 27 septembre 2014

Les films gopro: l'anticinéma

Bonjour à tous,

Il vous est peut-être arrivé de voir déambuler, rouler ou courir un individu équipé d'une caméra sur sa tête alors que vous vous promeniez tranquillement. Ce qui constituait encore une vraie innovation il y a peu, censé donner des images à sensations est devenu désormais commun, ces caméras pouvant se vendre dans des magasins aussi incongrus que ceux dédiés au sport. On est donc loin de 1895 quand les frères Lumière inventaient le cinématographe. Cette technologie nouvelle qui allait révolutionner le monde de l'image fut pendant longtemps réservée à filmer les autres, soit pour des captations comme les premières vues Lumière, soit pour réaliser des fictions ou des documentaires. Quand le prix des caméras super 8, puis caméscopes de toutes tailles permit à tous de filmer, la pratique du tournage familial se propagea, chacun voulant garder un souvenir de sa propre vie. Ce n'était plus du cinéma mais il y avait encore cette idée de témoigner des autres sans se mettre en scène. Les émotions fixées étaient celles que les autres proposaient. Bien sûr, le choix de les enregistrer revenaient à celui ou celle qui tenait la caméra, mais il ou elle n'était que le témoin de cette émotion qu'il allait pouvoir revivre, plus tard, ou faire revivre aux autres. Les qualités de prises de vue, le sens du montage, les aléas de cadrages, tout ce qui fait qu'un film amateur est souvent particulièrement pénible à regarder quand on est hors du groupe filmé ont ont moins une valeur qui est celle de la sincérité marquée par la volonté de représenter le groupe, un moment de vie dont le souvenir sera d'autant plus fort que le film sera vu plus tard, parfois plusieurs années après.

Avec l'avènement des caméras miniaturisées comme la Gopro, la capture d'image vient de changer de sens. Paradoxalement, elle se rapproche de la mode du selfie bien que celui qui filme ne soit pas à l'écran. On est passé de l'image support d'émotion collective à l'image témoin de soi.

La fin des sensations collectives
Le cinéma et la télévision avaient pour objectif de toucher un public large. Spectacle de masse, le film avait pour objectif de toucher un maximum de personnes. Avec l'amélioration des technologies de prise de vue, notamment par l'allègement des machines et leur miniaturisation, les plans réalisés allaient proposer des images de plus en plus incroyables, suivant les courses les plus folles, s'adaptant aux mouvements des sujets filmés, atteignant des endroits jusque là inaccessibles, donnant aux images une sensation de plus en plus naturelle tout en étant savamment composées et réfléchies.
Les premières caméras ultra-légères, ancêtres des Gopro, ont permis de filmer les exploits de sportifs d'exception ou des aventuriers vivant sur quelques instants intenses des émotions qu'il était a priori impossible de restituer. Et tous de nous souvenir de ces parachutistes équipés de ces caméras vivant l'expérience de la chute libre en caméra subjective.
L'objectif de toutes ces prises de vues était toujours de transmettre aux autres l'émotion qu'elles portaient. Avec la démocratisation de la Gopro et autres marques, l'image subjective change de registre car elle n'est plus tant destinée aux autres qu'à soi. En effet, les coureurs de fond, les skieurs et autres sportifs s'équipant de ce matériel n'ont d'autre objectif que de pouvoir regarder ces images filmées à l'occasion de leur activité. Mais la différence avec le caméscope d'antan est évidente. Tout est filmé à la hauteur du possesseur de la caméra. Toutes les émotions filmées sont inexorablement celles qu'il a pu ressentir, excluant de fait presque celles de ceux pouvant être filmés. En fait, les images sur Gopro excluent justement les autres qui deviennent des éléments du paysage, de l'environnement du cameraman-acteur.
Si les images du mariage de "Tata Suzette" étaient souvent de qualité médiocre, au moins avaient-elles le mérite de témoigner d'un moment heureux, celui des autres.Avec l'effort, souvent vain, d'avoir une qualité de cadre, et au pire, des effets de zoom à défaut de pouvoir réaliser un travelling! Avec les images Gopro, impossible de voir autre chose qu'une immense suite d'images sans intérêt particulier, si ce n'est qu'à attendre le moment tragique d'une chute, d'un accident ou toute autre intervention extérieure créant enfin une émotion autre que celle censée être vécue par le porteur de caméra. En ce sens, l'image Gopro démontre qu'il ne suffit pas de filmer pour faire du cinéma!


L'aboutissement narcissique par l'image
Le cinéma puis la télévision entraient dans une continuité de la logique du spectacle. Le premier était fidèle au théâtre en ce sens où le spectateur s'extrayait de son domicile pour assister à un événement. À la différence du théâtre, l'œuvre proposée sur grand écran serait exactement l'identique à celle proposée dans d'autres salles, magie de la copie des pellicules. La télévision conservait ce principe mais en maintenant désormais les spectateurs au sein du foyer. La diffusion restait collective mais n'entraînait ni déplacement ni mélange des spectateurs avec d'autres, des inconnus. L'émotion commune se partageait dans l'entre soi. Mais il y avait au moins cette possibilité d'une culture commune et d'une transmission générationnelle. La démocratisation des télévisions permettant à ce que chaque pièce et chaque individu d'un foyer soit doté d'un poste de télévision, la multiplication des chaînes de télévision segmentant l'offre, le déploiement des sources d'émissions d'image que ce soit par la voie hertzienne, par satellite ou par internet, la capacité d'enregistrer sur divers supports les productions audiovisuelles, le tout sur les 30 dernières années a conduit à ce que chacun s'organise sa propre émotion liée à l'image forcément différente de celle des autres. Cette individualisation de la consommation de l'image a permis de faire croire que le dénominateur commun de l'émotion n'était plus forcément l'image mais soi. Cette mise en avant de sa propre personne comme générateur d'émotion conduit donc à montrer aux autres combien sa propre image a autant de valeur sinon plus que toute autre image filmée par les autres. Le selfie en est une manifestation évidente. Se photographier devant un lieu célèbre ou avec une personnalité consiste à se donner finalement plus de valeur que l' "objet" mis en scène pour la photo, et tant pis si cet objet est bien vivant! Le faire valoir n'est plus soi mais l'autre. Et fier de cette image captée, et parfois arrachée, beaucoup la partagent sur des réseaux dits sociaux mais qui mettent en relation des personnes qui ne se connaissent parfois pas du tout.
L'image Gopro vient clore la boucle. À la différence du selfie, le réalisateur de ce type d'image n'a même plus besoin de se montrer vraiment. Et sauf élément perturbateur de l'image tournée, le film réalisé - ce qui est un abus de langage - n'est destiné à personne d'autre qu'à soi, c'est à dire à celui qui a filmé. Une sorte d'auto-émotion, je produis l'image d'un événement qui m'a donné une émotion et je revis cette émotion en me projetant dans cette reproduction d'image... Une boucle sans fin, ultra-narcissique, sans histoire, sans récit, sans progression. Ce que le cinéma proposait était la projection et l'identification des spectateurs dans des situations à la fois étrangères au spectateur et en même temps familières. Le côté imaginaire combiné à la familiarité des situations filmées constituaient le ciment des spectateurs réunis dans la salle, voire dans le salon. La qualité du scénario, l'art de la mise en scène et du montage apportaient cette émotion supplémentaire et collective qui permettaient ensuite de parler aux autres des sensations vécues lors de la projection. L'image Gopro est l'inverse de cela. Pas de mise en scène, pas d'altérité du vécu, pas de montage, rien qui puisse être partagé aux autres sinon que de se raconter soi, avec pour les plus doués la possibilité de montrer des images à caractère sensationnel, et pour le commun des mortels, des films d'un ennui mortel!


Le cinéma, et avec lui les séries télévisées, ne risquent donc pas d'être supplantées par ces images qui, bien qu'étant plus vraies, ne procurent justement aucune émotion, sauf au mieux lorsque les images relèvent de l'exceptionnel, au pire à ceux qui en sont la source et les producteurs. La recherche de l'image vraie n'a toujours pas de sens si celle-ci ne trouve pas de prolongement à celui qui réalise l'image. Véritable outil pour améliorer les gestes des sportifs ou des autres professionnels nécessitant de se perfectionner, les caméras individuelles ne sont que des moyens pour produire des images. Filmer sa vie par ce moyen puis regarder ses exploits relèvent d'une vraie pathologie, celle de croire que sa vie est tellement importante qu'elle mérite d'être filmée et de la revivre sans cesse. Une forme de "jour sans fin" pour lequel on serait cette fois-ci le décideur. Si on reproche à certains de vivre par procuration par les biais du cinéma, au moins la vivent-ils généralement au travers d'œuvres et de héros qui ne reproduisent pas la médiocrité de leur vie.

À bientôt
Lionel Lacour

vendredi 26 septembre 2014

Festival Lumière 2014 - The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films

Bonjour à tous

présenté lors du Festival de Cannes cette année, ce documentaire sera proposé lors du Festival Lumière 2014 à la salle 2 de l'Institut Lumière le mardi 14 octobre à 20h15.
Réalisé par Hilla Medalia, le film revient durant près d'1h30 sur cette incroyable histoire de production cinématographique:

Bande annonce:


Si le documentaire a été une commande des deux fondateurs de la compagnie Cannon, Menahem Golan et son cousin Yoram Globus, deux Israéliens longtemps vus comme des zozos ou des bouffons de la production, la réalisatrice n'oublie pas d'évoquer avec eux les moments de la carrière de la Cannon les plus critiquables.
Il faut dire que le sujet qu'elle avait entre les mains était en or. Connue d'abord et surtout pour ses films d'action populaires, un brin réacs, virils à la morale simpliste, la Cannon s'est aussi distinguée dans la production de films plus intéressants avec des cinéastes de renom international.
C'est ainsi que l'on pouvait voir des films avec Stallone (Over the top), Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris et autres acteurs reconnus pour la mise en valeur de leurs biceps, les spectateurs découvraient aussi que c'était aussi la Cannon qui produisait des films pour John Cassavetes, Robert Altman, Andreï Konchalovsky mais aussi, et cela fait le lien avec le Festival Lumière 2014, pour Barbet Schroeder avec Barfly dans lequel jouaient Mickey Rourke et Faye Dunaway. Cette dernière ouvrira le festival Lumière le lundi 13 octobre 2014.

Mais la Cannon, c'est aussi cette société qui a compris l'intérêt des super héros qu'elle avait su créer avec ses acteurs improbables mais dont elle avait aussi parfois acheté les droits pour ceux existant déjà, avec un bonheur très relatif: Superman IV fut un échec complet mais rien comparé à leur version ridicule de Captain America. Pire, la Cannon qui avait acquis les droits pour Spiderman ne produisit aucun film!

L'un des deux protagonistes, Menahem Golan s'est éteint en août dernier et ne pourra pas voir si son histoire de cinéma intéressera les spectateurs qui ont vu les films de sa société de production.

The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films sortira en salles le 22 octobre en France mais vous pourrez donc le voir en avant première lors du Festival Lumière!

MARDI 14 OCTOBRE 20H15: The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films - Salle 2 de l'Institut Lumière - Comme tous les films du Festival, une présentation du documentaire précédera la projection.
Tarif: 3 €
Réservations:
Par téléphone 04 78 78 18 95
Sur le site du Festival: www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour