mardi 4 octobre 2016

Lumière 2016: Trésors du cinéma d'Europe de l'Est

Bonjour à tous

Pendant des décennies, le cinéma venu du bloc communiste fut pour beaucoup marqué par le cinéma soviétique, avec des grands noms comme Eisenstein ou Kalatozov. Pourtant, le cinéma des pays satellites a produit aussi des cinéastes de grande qualité, dont certains ont poursuivi leur carrière de l'autre côté du rideau de fer comme Milos Forman quittant la Tchécoslovaquie pour tourner ensuite à Hollywood.

C'est pourquoi, depuis plusieurs années, le Festival Lumière propose de projeter des films de ces grands cinéastes. Ainsi, les cinémas tchécoslovaque et hongrois sont à l'affiche de la programmation de la salle 2 de l'Institut Lumière.

Le mercredi 12 octobre 2016 (21h45) sera projeté Éclairage intime, premier film d'un des plus grands cinéastes tchèques, ayant travaillé avec Milos Forman (Vera Forman, femme de Milos, joue d'ailleurs le rôle de Stepa dans Éclairage intime)  et ayant quitté lui aussi son pays après la répression du Printemps de Prague.
Réalisé en 1965, ce film majeur de ce qui fut désigné comme "Nouvelle vague tchèque" plonge les spectateurs dans une histoire simple d'un village tchèque, avec des comédiens non professionnels. Loin du cinéma de propagande habituel des pays communistes, Passer propose au contraire un point de vue plus authentique sur son pays, d'où un succès critique autant que public.
C'est donc ce film que le Festival Lumière propose de (re)découvrir dans une séance exceptionnelle présentée par Michel Raskine, comédien et metteur en scène français.

Le vendredi 14 octobre à 18h30, ce sera au tour du cinéma hongrois d'être mis en avant avec la projection du film Amour de Károly Makk, peut-être le premier cinéaste hongrois à oser proposer une vision critique de son pays sous domination communiste, notamment après l'entrée des chars russes à Budapest en 1956. Plusieurs fois sélectionné à Cannes, il remporte justement le Grand Prix du Jury de ce festival en 1971 avec Amour, écrit sur la base de deux nouvelles de Tibor Déry, un des intellectuels ayant participé aux événements de 1956 ayant entraîné la réponse militaire de Moscou. L'action se déroule d'ailleurs en 1953, lors des purges célèbres menées par le dirigeant communiste M. Rakozi. Réalisé en 1971, Amour est donc produit alors même que le régime communiste est encore bien en place en Hongrie, ce qui place Makk comme un réalisateur envisageant le cinéma comme un moyen de contestation d'un État autoritaire.

Enfin, le samedi 15 octobre, c'est à nouveau un film tchèque qui sera projeté dans la même salle avec  Ikarie XB 1 première œuvre de la courte filmographie de Jindrich Polák. Sorti en 1963, ce film de Science Fiction est une rareté d'autant plus importante que le sujet est extrêmement novateur et transgressif, évoquant la possibilité pour des scientifiques de toutes nationalités de vivre ensemble pacifiquement ou encore la menace des radiations nucléaires.  Ikarie XB 1, dont l'action se déroule en 2163fut une telle réussite filmique que les studios américains l'ont sortis aux USA, mais avec des coupes majeures mais surtout un titre (Voyage to the end of the universe) et une fin radicalement différente. Mais ceci est une autre histoire! Le film sera présenté par Aurélien Ferenczi, célèbre critique de cinéma écrivant notamment pour Télérama.




Film tchèque
Mercredi 12 octobre 21h45  Éclairage intime d’Ivan Passer (1h11) 

Film hongrois
Vendredi 14 octobre 18h30 Amour de Károly Makk (1h32)  
Film tchèque
Samedi 15 octobre 21h45 Ikarie XB 1 de Jindrich Polák (1h28)

Réservations sur www.festival-lumiere.org



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