lundi 26 septembre 2016

Lumière 2016: "Jerry Lewis, clown rebelle" - l'hommage d'un réalisateur français

Bonjour à tous

Grégory Monro est ce qu'on appelle un iconoclaste. Comédien, réalisateur, il est passionné par Lucky Luke et en fait un documentaire. Puis il fait un autre sur Calamity Jane, personnage mémorable du personnage créé par Morris et raconté entre autres par Goscinny. Son intérêt pour l'humour populaire l'avait conduit à réaliser en 2013 Monsieur de Funès, maître inégalé du comique du cinéma français pendant près de 3 décennies. Et c'est donc tout naturellement qu'il réalise en 2016 Jerry Lewis, Clown rebelle, projeté en avant première au Festival Lumière le lundi 10 octobre 2016 à 19h30 à l'Institut Lumière - salle 2 (Villa) et en sa présence!


Produit par Arte, dont le catalogue de documentaires sur le cinéma est d'une rare qualité (on se souvient notamment encore de l'excellent Cinékino présenté l'an dernier au Festival Lumière), Gregory Monro revient sur la carrière de ce génie américain, mégastar dès ses débuts avec son compère Dean Martin - avant que leurs chemins artistiques et personnels ne se séparent - au point de bloquer les rues de New York par les meutes de fans. Idole comique, génie du cinéma en devenant le maître d'œuvre de ses propres gags en fantaisies, introduisant l'écran de contrôle permettant au réalisateur de voir l'effet en direct des cadres choisis, Jerry Lewis est un cinéaste hors norme et un maître ayant influencé des générations de comédiens tant américains qu'européens.

Sa filmographie est pléthorique et inégale mais possède des bijoux d'humour. Que ce soit Le tombeur de ces dames en 1961 dans lequel Lewis invente un studio improbable pour donner une impression incroyable de maison éclatée dans laquelle le spectateur navigue sans contrainte ou Les tontons farceurs en 1965 lui permettant la performance d'incarner plusieurs rôles à la fois,  il y a surtout le fameux Docteur Jerry et Mister Love de 1963, quintessence de son talent, maniant à la fois le gag visuel pur, les quiproquos, les principes du cadrage, tout en jouant sur l'autodérision. Mais ce film est aussi et peut-être surtout une sorte de résumé du dilemme autour de l'artiste. Comique génial mais également cinéaste surdoué, homme de gags minutieux préparés et réfléchis méticuleusement et roi de l'improvisation. C'est un homme à multiples facettes que l'on retrouve à chacun de ses films.

Pourtant, Jerry Lewis n'est pas qu'un comique. La preuve en deux situations différentes. Ainsi, lors des retrouvailles avec son ami Dean Martin lors d'un show télévisé après des années sans s'être revus, Jerry Lewis manifeste une émotion incroyable tout en étant capable d'improviser en faisant du Jerry Lewis. Tordant et émouvant. Dans un film ensuite, La valse des pantins de Martin Scorcese en 1983 (le titre original étant The king of comedy) montrait un Jerry Lewis en comique célèbre mais séquestré par un jeune comique (génial Robert De Niro) voulant prouver que lui aussi a du talent. Film à nouveau montrant deux facettes différentes de Lewis mais en insistant pour une fois sur son talent dramatique.

C'est avec ce matériau que Grégory Monro a tenu à rendre à Jerry Lewis les honneurs qui lui étaient dus. Lui dont le talent est oublié, surtout aux États-Unis d'ailleurs. Hommage mais pas hagiographie même si Jerry Lewis a su aussi mettre son talent au service de causes nobles - il fut l'initiateur du Téléthon. Jerry Lewis, clown rebelle rappelle les moments simples du cinéma populaire, celui devant lequel on rit de bon cœur, et auquel tant d'humoristes aujourd'hui doivent tant.

Jerry Lewis, clown rebelle - Grégory Monro, 2016
Lundi 10 octobre 2016 - 19h30 - Institut Lumière salle 2 (Villa)
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR
Résevations: www.festival-lumiere.org

À très bientôt et bon Festival Lumière

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