mardi 30 septembre 2014

Festival Lumière 2014: Ida Lupino, "Une femme dangereuse" chez Raoul Walsh

Bonjour à tous,

en clôture du festival Lumière 2014, il n'y aura pas que la séance à la Halle Tony Garnier. Si vous n'arrivez pas à avoir des places pour cette séance, si vous connaissez déjà l'intégrale de Pedro Almodovar, je vous recommande de lorgner du côté de la salle 2 de l'Institut Lumière qui proposera de finir la rétrospective Ida Lupino de deux manières différentes.

Tout d'abord en tant que réalisatrice pour son premier film, bien que non créditée: Avant de t'aimer (Not wanted) attribué à Elmer Clifton dont une des caractéristiques fut d'être le premier réalisateur de Captain America en 1944! Mais étant malade, il dut arrêter de réaliser le film si bien que Ida Lupino, qui avait déjà écrit le scénario, finit le film produit par la société qu'elle avait fondée avec son mari Collier Young: Emerald Production.

Le film raconte l'histoire d'une jeune femme en plein désarroi en cette fin des années 1940. On y voit tout le poids d'une société marquée par les valeurs chrétiennes reléguant les femmes à n'être que des épouses et mères. Film féministe sous bien des points, il montre la difficulté de vivre en femme libre, faisant des choix lourds de conséquence dans cette société encore très conservatrice. Son héroïne, Sally Kelton, interprétée par Sally Forrest, actrice à la carrière très courte, est donc une femme extrêmement atypique dans le cinéma américain pour lequel les femmes mères étaient souvent montrées du doigt et rejetées. Pas une femme fatale, pas une femme totalement libre, encore moins une femme au foyer. Elle annonce en quelque sorte les futurs personnages féminins interprétés par Marilyn Monroe et Elizabeth Taylor à la fin des années 1950, ceux marqués par le drame et l'affrontement avec les conventions sociales.

La projection d'Avant de t'aimer sera suivie d'Une femme dangereuse du réalisateur Raoul Walsh. Réalisé en 1940, Walsh donnait à Ida Lupino le rôle d'une femme, Lana Carlsen, à la psychologie particulièrement torturée, dont les mensonges entraînent le héros, Joe Fabrini interprété par George Raft, dans une terrible affaire judiciaire. Film noir dans certains aspects, Walsh montre ici encore sa capacité à mêler les intérêts divergents de ses personnages. Il retrouve ici Humphrey Bogart dans un second rôle, comme dans Les fantastiques années 20 et démontre qu'il peut, comme beaucoup des réalisateurs hollywoodiens passer de la chronique historique au film de société en passant par un film évoquant la guerre de sécession.
S'il ne s'agit pas d'un trial movie, le film reste haletant du début jusqu'à la fin, permettant à Une femme dangereuse d'aborder le système judiciaire américain dont la représentation et le fonctionnement n'ont pas tellement changé aujourd'hui, en tout cas au cinéma!

DIMANCHE 19 MARS 2014
15h: Avant d'aimer d'Ida Lupino (1949)
17h15: Une femme dangereuse de Raoul Walsh (1940)
Tarifs: 6 € / 5 € accrédités
réservations: 04 78 78 18 95
www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 29 septembre 2014

Festival Lumière 2014: "La grande muraille", dernier grand mélodrame de Capra

Bonjour à tous

À l'occasion du Festival Lumière 2014, une rétrospective de l'œuvre de Franck Capra est proposée aux spectateurs avec entre autres certains de ses films pas forcément les plus connus mais pas les moins intéressants non plus. En 1933, Franck Capra décide de réaliser un film pour lequel il serait enfin lauréat d'un oscar, récompense ayant été attribuée pour la première fois en 1928 et que le réalisateur d'origine italienne espérait obtenir un jour. Si le film ne fut retenu pour aucune des récompenses couvertes par les Oscars, il offre cependant un intérêt multiple à ne pas manquer!

Un intérêt cinématographique
Capra retrouve son actrice Barbara Stanwick à qui il avait confié le premier rôle dans Femme de luxe en 1930 pour un film adapté du roman de Grace Zaring Stone The bitter tea of General Yen. La Columbia lui donne carte blanche pour produire ce mélodrame pour lequel il s'accompagne du chef opérateur Joseph Walker avec qui il avait déjà fait ses premiers films et qui allait collaborer avec lui jusqu'au chef-d'œuvre La vie est belle (1946).
Cette continuité artistique (même comédienne, même technicien) lui permit alors de produire un film ambitieux et "artistique" autour d'un sujet particulièrement difficile et provocateur pour l'époque.

Un intérêt historique
La puissance d'Hollywood se retrouve dans ce film et la capacité d'adapter des œuvres traitant de sujets contemporains. Si le film aborde par le petit bout de la lorgnette la guerre civile chinoise qui sévit alors, il est néanmoins assez stupéfiant de voir une major financer un film dont l'action évoque une guerre n'impliquant pas directement les USA. Le rôle de Barbara Stanwyck est évidemment le point d'accroche pour les spectateurs et qui leur permet d'essayer de comprendre les enjeux historiques du conflit entre nationalistes et communistes. Le film n'est d'ailleurs pas à un cliché près et la barbarie des Chinois est souvent extrêmement caricaturale. Mais il est peu de films qui permettent d'avoir une représentation de cette Chine en proie à une Révolution majeure ayant renversé un régime millénaire. À l'heure où les films occidentaux filmant les territoires colonisés évoquaient surtout la supériorité de la civilisation européenne et justifiaient de fait le colonialisme, le film de Capra ouvre, malgré un point de vue essentiellement occidental, une fenêtre sur le monde extra-européen sans que celui-ci ne comprenne vraiment ce qui arrive dans l'Empire du Milieu.

Un intérêt sociétal
Le film est particulièrement osé également dans la possibilité qu'il laisse aux spectateurs d'imaginer une relation "inter-raciale" entre une "Blanche" et un Asiatique, fût-il général! Cette approche extrêmement provocatrice était celle du livre. Mais la projection sur écran de cette histoire d'amour, certes extrêmement compliquée, faisant s'affronter des référentiels culturels terriblement antagonistes, ne pouvait qu'entraîner des réactions violentes chez les spectateurs comme les spectatrices. Cette inter-racialisme était d'autant plus choquant qu'il touchait une femme blanche. Les situations pour lesquelles des Européens avaient des relations sexuelles avec des femmes de couleur étaient plus acceptables, les conséquences étant moins grave quant à la perpétuation de la "Race". En inversant les sexes des personnes impliquées, le message était extrêmement tabou car correspondait à une vraie transgression et, consciemment ou pas, impliquait que la femme blanche mise enceinte par un homme de couleur mettrait forcément au monde un être avilissant sa propre race.

Malgré ses qualités et le succès critique, le film ne rencontra donc pas un succès public, d'autant plus que l'empire britannique refusa de le distribuer, les autorités étant certaines du risque de réception de ce film auprès de sa communauté!

C'est donc avec grand intérêt que cette Grande muraille doit être regardée, d'autant qu'après l'échec au box office, Capra allait réaliser des comédies qui allaient lui permettre de trouver la consécration en salles mais aussi auprès de ses pairs! Et quoi de mieux que de le faire au Festival Lumière!

VENDREDI 17 OCTOBRE, 20h30, Institut Lumière Salle 2 (Villa):
 La grande muraille, Franck Capra, 1933
6 € / 5 € accrédités
Réservations: par téléphone au 04 78 78 18 95
par internet: www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour


samedi 27 septembre 2014

Les films gopro: l'anticinéma

Bonjour à tous,

Il vous est peut-être arrivé de voir déambuler, rouler ou courir un individu équipé d'une caméra sur sa tête alors que vous vous promeniez tranquillement. Ce qui constituait encore une vraie innovation il y a peu, censé donner des images à sensations est devenu désormais commun, ces caméras pouvant se vendre dans des magasins aussi incongrus que ceux dédiés au sport. On est donc loin de 1895 quand les frères Lumière inventaient le cinématographe. Cette technologie nouvelle qui allait révolutionner le monde de l'image fut pendant longtemps réservée à filmer les autres, soit pour des captations comme les premières vues Lumière, soit pour réaliser des fictions ou des documentaires. Quand le prix des caméras super 8, puis caméscopes de toutes tailles permit à tous de filmer, la pratique du tournage familial se propagea, chacun voulant garder un souvenir de sa propre vie. Ce n'était plus du cinéma mais il y avait encore cette idée de témoigner des autres sans se mettre en scène. Les émotions fixées étaient celles que les autres proposaient. Bien sûr, le choix de les enregistrer revenaient à celui ou celle qui tenait la caméra, mais il ou elle n'était que le témoin de cette émotion qu'il allait pouvoir revivre, plus tard, ou faire revivre aux autres. Les qualités de prises de vue, le sens du montage, les aléas de cadrages, tout ce qui fait qu'un film amateur est souvent particulièrement pénible à regarder quand on est hors du groupe filmé ont ont moins une valeur qui est celle de la sincérité marquée par la volonté de représenter le groupe, un moment de vie dont le souvenir sera d'autant plus fort que le film sera vu plus tard, parfois plusieurs années après.

Avec l'avènement des caméras miniaturisées comme la Gopro, la capture d'image vient de changer de sens. Paradoxalement, elle se rapproche de la mode du selfie bien que celui qui filme ne soit pas à l'écran. On est passé de l'image support d'émotion collective à l'image témoin de soi.

La fin des sensations collectives
Le cinéma et la télévision avaient pour objectif de toucher un public large. Spectacle de masse, le film avait pour objectif de toucher un maximum de personnes. Avec l'amélioration des technologies de prise de vue, notamment par l'allègement des machines et leur miniaturisation, les plans réalisés allaient proposer des images de plus en plus incroyables, suivant les courses les plus folles, s'adaptant aux mouvements des sujets filmés, atteignant des endroits jusque là inaccessibles, donnant aux images une sensation de plus en plus naturelle tout en étant savamment composées et réfléchies.
Les premières caméras ultra-légères, ancêtres des Gopro, ont permis de filmer les exploits de sportifs d'exception ou des aventuriers vivant sur quelques instants intenses des émotions qu'il était a priori impossible de restituer. Et tous de nous souvenir de ces parachutistes équipés de ces caméras vivant l'expérience de la chute libre en caméra subjective.
L'objectif de toutes ces prises de vues était toujours de transmettre aux autres l'émotion qu'elles portaient. Avec la démocratisation de la Gopro et autres marques, l'image subjective change de registre car elle n'est plus tant destinée aux autres qu'à soi. En effet, les coureurs de fond, les skieurs et autres sportifs s'équipant de ce matériel n'ont d'autre objectif que de pouvoir regarder ces images filmées à l'occasion de leur activité. Mais la différence avec le caméscope d'antan est évidente. Tout est filmé à la hauteur du possesseur de la caméra. Toutes les émotions filmées sont inexorablement celles qu'il a pu ressentir, excluant de fait presque celles de ceux pouvant être filmés. En fait, les images sur Gopro excluent justement les autres qui deviennent des éléments du paysage, de l'environnement du cameraman-acteur.
Si les images du mariage de "Tata Suzette" étaient souvent de qualité médiocre, au moins avaient-elles le mérite de témoigner d'un moment heureux, celui des autres.Avec l'effort, souvent vain, d'avoir une qualité de cadre, et au pire, des effets de zoom à défaut de pouvoir réaliser un travelling! Avec les images Gopro, impossible de voir autre chose qu'une immense suite d'images sans intérêt particulier, si ce n'est qu'à attendre le moment tragique d'une chute, d'un accident ou toute autre intervention extérieure créant enfin une émotion autre que celle censée être vécue par le porteur de caméra. En ce sens, l'image Gopro démontre qu'il ne suffit pas de filmer pour faire du cinéma!


L'aboutissement narcissique par l'image
Le cinéma puis la télévision entraient dans une continuité de la logique du spectacle. Le premier était fidèle au théâtre en ce sens où le spectateur s'extrayait de son domicile pour assister à un événement. À la différence du théâtre, l'œuvre proposée sur grand écran serait exactement l'identique à celle proposée dans d'autres salles, magie de la copie des pellicules. La télévision conservait ce principe mais en maintenant désormais les spectateurs au sein du foyer. La diffusion restait collective mais n'entraînait ni déplacement ni mélange des spectateurs avec d'autres, des inconnus. L'émotion commune se partageait dans l'entre soi. Mais il y avait au moins cette possibilité d'une culture commune et d'une transmission générationnelle. La démocratisation des télévisions permettant à ce que chaque pièce et chaque individu d'un foyer soit doté d'un poste de télévision, la multiplication des chaînes de télévision segmentant l'offre, le déploiement des sources d'émissions d'image que ce soit par la voie hertzienne, par satellite ou par internet, la capacité d'enregistrer sur divers supports les productions audiovisuelles, le tout sur les 30 dernières années a conduit à ce que chacun s'organise sa propre émotion liée à l'image forcément différente de celle des autres. Cette individualisation de la consommation de l'image a permis de faire croire que le dénominateur commun de l'émotion n'était plus forcément l'image mais soi. Cette mise en avant de sa propre personne comme générateur d'émotion conduit donc à montrer aux autres combien sa propre image a autant de valeur sinon plus que toute autre image filmée par les autres. Le selfie en est une manifestation évidente. Se photographier devant un lieu célèbre ou avec une personnalité consiste à se donner finalement plus de valeur que l' "objet" mis en scène pour la photo, et tant pis si cet objet est bien vivant! Le faire valoir n'est plus soi mais l'autre. Et fier de cette image captée, et parfois arrachée, beaucoup la partagent sur des réseaux dits sociaux mais qui mettent en relation des personnes qui ne se connaissent parfois pas du tout.
L'image Gopro vient clore la boucle. À la différence du selfie, le réalisateur de ce type d'image n'a même plus besoin de se montrer vraiment. Et sauf élément perturbateur de l'image tournée, le film réalisé - ce qui est un abus de langage - n'est destiné à personne d'autre qu'à soi, c'est à dire à celui qui a filmé. Une sorte d'auto-émotion, je produis l'image d'un événement qui m'a donné une émotion et je revis cette émotion en me projetant dans cette reproduction d'image... Une boucle sans fin, ultra-narcissique, sans histoire, sans récit, sans progression. Ce que le cinéma proposait était la projection et l'identification des spectateurs dans des situations à la fois étrangères au spectateur et en même temps familières. Le côté imaginaire combiné à la familiarité des situations filmées constituaient le ciment des spectateurs réunis dans la salle, voire dans le salon. La qualité du scénario, l'art de la mise en scène et du montage apportaient cette émotion supplémentaire et collective qui permettaient ensuite de parler aux autres des sensations vécues lors de la projection. L'image Gopro est l'inverse de cela. Pas de mise en scène, pas d'altérité du vécu, pas de montage, rien qui puisse être partagé aux autres sinon que de se raconter soi, avec pour les plus doués la possibilité de montrer des images à caractère sensationnel, et pour le commun des mortels, des films d'un ennui mortel!


Le cinéma, et avec lui les séries télévisées, ne risquent donc pas d'être supplantées par ces images qui, bien qu'étant plus vraies, ne procurent justement aucune émotion, sauf au mieux lorsque les images relèvent de l'exceptionnel, au pire à ceux qui en sont la source et les producteurs. La recherche de l'image vraie n'a toujours pas de sens si celle-ci ne trouve pas de prolongement à celui qui réalise l'image. Véritable outil pour améliorer les gestes des sportifs ou des autres professionnels nécessitant de se perfectionner, les caméras individuelles ne sont que des moyens pour produire des images. Filmer sa vie par ce moyen puis regarder ses exploits relèvent d'une vraie pathologie, celle de croire que sa vie est tellement importante qu'elle mérite d'être filmée et de la revivre sans cesse. Une forme de "jour sans fin" pour lequel on serait cette fois-ci le décideur. Si on reproche à certains de vivre par procuration par les biais du cinéma, au moins la vivent-ils généralement au travers d'œuvres et de héros qui ne reproduisent pas la médiocrité de leur vie.

À bientôt
Lionel Lacour

vendredi 26 septembre 2014

Festival Lumière 2014 - The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films

Bonjour à tous

présenté lors du Festival de Cannes cette année, ce documentaire sera proposé lors du Festival Lumière 2014 à la salle 2 de l'Institut Lumière le mardi 14 octobre à 20h15.
Réalisé par Hilla Medalia, le film revient durant près d'1h30 sur cette incroyable histoire de production cinématographique:

Bande annonce:


Si le documentaire a été une commande des deux fondateurs de la compagnie Cannon, Menahem Golan et son cousin Yoram Globus, deux Israéliens longtemps vus comme des zozos ou des bouffons de la production, la réalisatrice n'oublie pas d'évoquer avec eux les moments de la carrière de la Cannon les plus critiquables.
Il faut dire que le sujet qu'elle avait entre les mains était en or. Connue d'abord et surtout pour ses films d'action populaires, un brin réacs, virils à la morale simpliste, la Cannon s'est aussi distinguée dans la production de films plus intéressants avec des cinéastes de renom international.
C'est ainsi que l'on pouvait voir des films avec Stallone (Over the top), Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris et autres acteurs reconnus pour la mise en valeur de leurs biceps, les spectateurs découvraient aussi que c'était aussi la Cannon qui produisait des films pour John Cassavetes, Robert Altman, Andreï Konchalovsky mais aussi, et cela fait le lien avec le Festival Lumière 2014, pour Barbet Schroeder avec Barfly dans lequel jouaient Mickey Rourke et Faye Dunaway. Cette dernière ouvrira le festival Lumière le lundi 13 octobre 2014.

Mais la Cannon, c'est aussi cette société qui a compris l'intérêt des super héros qu'elle avait su créer avec ses acteurs improbables mais dont elle avait aussi parfois acheté les droits pour ceux existant déjà, avec un bonheur très relatif: Superman IV fut un échec complet mais rien comparé à leur version ridicule de Captain America. Pire, la Cannon qui avait acquis les droits pour Spiderman ne produisit aucun film!

L'un des deux protagonistes, Menahem Golan s'est éteint en août dernier et ne pourra pas voir si son histoire de cinéma intéressera les spectateurs qui ont vu les films de sa société de production.

The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films sortira en salles le 22 octobre en France mais vous pourrez donc le voir en avant première lors du Festival Lumière!

MARDI 14 OCTOBRE 20H15: The Go Go Boys: The Inside Story of Cannon Films - Salle 2 de l'Institut Lumière - Comme tous les films du Festival, une présentation du documentaire précédera la projection.
Tarif: 3 €
Réservations:
Par téléphone 04 78 78 18 95
Sur le site du Festival: www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

jeudi 25 septembre 2014

Festival Lumière 2014: Le western italien à la villa Lumière

Jean-François Giré, Historien du Cinéma
Bonjour à tous,

Le festival Lumière 2014 propose une programmation sur le western italien pendant toute la semaine du 13 au 20 octobre. À cette occasion, des documentaires et une master class seront proposés à la salle 2 de l'Institut Lumière (salle de la Villa) pour évoquer cette étrangeté.
En effet, quelle idée fut celles de cinéastes italiens que de vouloir réaliser des films dont l'action se passait en Amérique, en abordant un genre qui commençait sérieusement à décliner dans les années 1960 au point que la production hollywoodienne de westerns se réduisait considérablement.

Pour découvrir cela, deux documentaires seront proposés: Il était une fois Sergio Leone de Antoine Lassaigne et Django, Trinita et les autres de Jean-François Giré ainsi qu'une Master Class de ce même Jean-François Giré.

Hormis le plaisir de retrouver en image des nombreux extraits, témoignages et analyses sur ces films et sur ce genre mythique improprement qualifié de "spaghetti", ces moments seront encore une fois l'occasion de comprendre que ce qui est évoqué au cinéma compte moins que ceux à qui les films sont destinés. Les références, qu'elles soient esthétiques, thématiques ou dans les détails des décors ou de la narration dépassent en fait le genre utilisé par le cinéaste. Comme je l'évoquais déjà dans un autre article, Le bon, la brute et le truand: la guerre de sécession en accusation,les cinéastes italiens ont tourné autour d'un genre pour en donner une autre signification, une autre portée, jusqu'à se moquer justement de ce mythe du western, notamment dans la dérive burlesque de certains films comme les Trinita.

Pour en savoir donc plus, rendez-vous aux séances du festival:
Master Class Jean-François Giré, Vendredi 17 octobre, 16h30
Il était une fois Sergio Leone, 52 min, Antoine Lassaigne, Vendredi 17 octobre, 18h15
Django, Trinita et les autres, 52 min, J.-F. Giré: Mercredi 15 octobre, 21h et Dimanche 19 octobre, 11h30

Entrée libre pour la Master Class (billet à retirer cependant)
3 € pour les documentaires

Informations et Réservations
par téléphone: 04 78 78 18 95
sur www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour


lundi 22 septembre 2014

Festival Lumière 2014 - Master Class de Warren Lieberfarb, l'inventeur du DVDr

 Bonjour à tous

Le mercredi 15 octobre à 17h30, à la Villa Lumière se tiendra la Master Class de Warren Lieberfarb.

Depuis le temps que nous l'utilisons, nous avons oublié combien cet objet a révolutionné la vie des cinéphiles. Si François Truffaut affirmait aimer la vidéo dans la possibilité qu'elle offrait de pouvoir voir, revoir et analyser ses films préférés, il évoquait la cassette magnétique dont le format VHS s'était finalement imposé. Mais en 1995, le Digital Versatil Disc allait permettre d'aller plus loin encore dans le plaisir de retrouver les films. Et c'est à Warren Lieberfarb que l'on doit cette invention.

mercredi 17 septembre 2014

Festival Lumière 2014: "Le Pays des Motzi", une restauration qui tombe bien

Bonjour à tous,

Le Pays des Motzi (Tara Motilor titre original) fait partie de ces restaurations exceptionnelles présentées au Festival Lumière 2014. Réalisé en 1938 par le réalisateur roumain Paul Calinescu, reçut le prix du meilleur documentaire en 1939 au Festival de Venise.
20 minutes de la vie d'un peuple en Transylvanie, dans cette Roumanie à la veille de la Seconde guerre mondiale, vivant des quelques ressources naturelles du territoire: bois, bétail, minerais de tous ordres.
À ce titre, je renvoie à l'article de Robert Ficheux  datant de 1942 pour des précisions sur ce peuple à cette époque:
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bagf_0004-5322_1942_num_19_142_7121

Dans une qualité exceptionnelle, le documentaire présente un triple intérêt. Esthétique tout d'abord, avec une qualité de photographie remarquable, témoignant du fait que le cinéma documentaire est d'abord du cinéma. Historique ensuite puisque cette œuvre offre une mise en scène d'une population européenne souvent ignorée par les historiens, avec un point de vue d'ethnologue. Politique enfin car ce qui est présenté de ce peuple, et notamment de sa misère et de son fonctionnement social ne peut pas ne pas faire écho à certaines images contemporaines d'autres populations venant des mêmes régions et qu'on désigne aujourd'hui sous le terme de Rom ou autre substantif à connotation péjorative.

Pour cette pépite, 3 projections seront donc possibles à la Villa Lumière (salle 2 de l'Institut Lumière) pendant le festival:
- Mardi 14 octobre - 14h45
- Jeudi 16 octobre - 17h00
- Vendredi 17 octobre - 10h45

Les places sont à retirer (entrée libre mais réservation obligatoire!):
- Par téléphone: 04 78 78 18 95
- Par internet: www.festival-lumiere.org
- Sur places dans toutes les billetteries du festival (liste sur le site)

samedi 13 septembre 2014

"Seconds" de J. Frankenheimer: la philosophie postmoderne à l'écran!

Bonjour à tous,

cette année, Marc Olry a encore frappé fort en distribuant cette pépite de 1966 pour sa société de distribution LOST qui porte décidément bien son nom puisqu'il propose de remettre à l'écran des œuvres ayant disparu de notre paysage de spectateurs non pour leur piètre qualité mais parce que l'accueil initial des films a parfois conduit à ne pas conserver ou entretenir les copies. Seconds est donc de ce tonneau là. Une œuvre oublié d'un cinéaste connu pour des films d'action, et qui allait réaliser un film hallucinant d'audace à la fois esthétique, de traitement et surtout de sujet.
Pour tous ceux qui n'ont pas encore vu ce film, je révélerai quelques informations qui pourraient vous gâcher le plaisir de la découverte. Je vous propose donc une analyse en deux points où seul le premier pourra être lu par les spectateurs qui n'ont pas encore la chance d'avoir vu ce film.

Bande Annonce

jeudi 11 septembre 2014

"3 cœurs", un mélodrame anachronique

Bonjour à tous,

Avec 3 cœurs, qui sortira en France le 17 septembre prochain, Benoît Jacquot réalise un nouveau film sur une trame amoureuse dramatique avec un casting top niveau avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni et la grande Catherine Deneuve. Coproduction Rhône-Alpes Cinéma, l'action se partage d'abord entre Valence et Paris pour se concentrer sur Valence, et, hors champ en quelque sorte, les USA.
Thriller mélodramatique, Jacquot insiste sur le rôle de la musique soulignant, ou plutôt surlignant les moments de tension qui ne manquent pas. Pour résumer, Marc (Benoît Poelvoorde) erre un soir à Valence pour avoir manqué son train. Il rencontre Sylvie (Charlotte Gainsbourg) et tous deux tombent follement amoureux. Après une nuit dont on ne saura rien, ils se séparent sur le quai d'une gare, se donnent rendez-vous à Paris sans connaître ni leur nom ni se donner leur téléphone. Ce rendez-vous n'aboutit pas - je préserve ici le scénario sur les raisons de cet échec - et Marc retourne à Valence. Il n'y retrouve par Sylvie mais Sophie (Chiara Mastroianni) dont il tombe amoureux. Mais Sylvie est la sœur de Sophie. Le spectateur le sait, mais aucun des trois protagonistes ne sait qui est le troisième larron. Cette base scénaristique est originale au cinéma mais comme le dit Benoît Jacquot, elle est assez proche d'une trame dramatique d'opéra, et, quoiqu'il s'en défende, d'un drame antique. Et c'est là que l'anachronisme s'invite dans le traitement du film...

Bande Annonce:

mercredi 10 septembre 2014

Festival Lumière 2014: Edgar Morin, un anthropologue du cinéma

Bonjour à tous, 

Le 15 octobre 2014, à 19h00 et à la Villa Lumière, le Festival Lumière proposera le documentaire Edgar Morin, chronique d'un regard de Céline Gailleurd et de Olivier Bohler (achat des places en ligne sur www.festival-lumiere.org). Edgar Morin s'est en effet distingué sur sa réflexion sur le cinéma non en tant qu'art mais en tant que phénomène sociologique dans plusieurs livres. Dans son premier consacré à ce sujet, en définissant comme « essai d’anthropologie » dans une des préfaces des nombreuses éditions de son livre Le cinéma ou l’homme imaginaire[1], Edgar Morin place d’emblée le lecteur comme étant également spectateur de cinéma. Il s’adressa donc à lui pour lui expliquer son rapport au cinéma.
Morin insiste en fait sur plusieurs points pouvant expliquer le succès du cinématographe et du cinéma. Pour lui, l’attrait du public n’était pas dans le fait de voir l’arrivée du train mais de voir une image de l’arrivée du train, pas le réel mais l’image du réel.[2] Son explication est multiple et commence tout d’abord par le fait que l’image n’est qu’un double de l’homme, ce qui selon lui, constitue le seul grand mythe humain universel.[3]
« Autre et supérieur, le double détient la force magique. Il se dissocie de l’Homme qui dort pour aller vivre la vie littéralement sur-réelle des rêves. »[4]

vendredi 5 septembre 2014

"Bon rétablissement" de Jean Becker: le temps qui passe...

Bonjour à tous

Le dernier film de Jean Becker sortira en France le 17 septembre 2014. 5ème collaboration avec Rhône-Alpes Cinéma, ce film bénéficie d'un casting très hétéroclite, avec des valeurs plus que confirmées (Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin), d'autres qui s'affirment (Fred Testot et Claudia Tagbo) et enfin certains qui viennent d'ailleurs (Maurane, Daniel Guichard et Anne-Sophie Lapix). Si le film Hippocrate propose un point de vue de l'hôpital du côté des médecins, le film de Becker se place lui de celui de l'hospitalisé. Et consciemment, et inconsciemment aussi, Becker raconte plus un film sur le temps qui passe... pas toujours bien d'ailleurs, ce que le titre du film évoque d'ailleurs de fait: Bon rétablissement indique implicitement une notion de temps.



mardi 2 septembre 2014

"Lucie Aubrac" pour les 70 ans de la libération de Lyon

Bonjour à tous

À l'occasion des 70 ans de la libération de Lyon, l'Institut Lumière propose le jeudi 4 septembre à 20h30 à la salle du Hangar une projection exceptionnelle de Lucie Aubrac, le film de Claude Berri réalisé en 1996 et co-produit par Rhône-Alpes Cinéma.

Ce film fut l'occasion de redécouvrir cette histoire d'amour entre Lucie et celui qu'elle allait épouser, Raymond Aubrac. Entièrement tourné à Lyon avec une qualité de reconstitution très minutieuse, le film a permis de découvrir cette géographie de la capitale des Gaules et de la Résistance, mettant en scène les incroyables solutions trouvées pour échapper à la Gestapo ou pour faire s'évader des prisonniers de Klaus Barbie. Les spectateurs retrouveront la prison Montluc où fut emprisonné Jean Moulin, mais aussi la place des Terreaux, la Montée de l’Observance, le quartier de la Préfecture, le Parc de la Tête d’Or et d'autres lieux fréquentés par les Résistants. La qualité de la reconstitution passe également par la possibilité qui fut offerte d'utiliser du matériel d'origine et conservé comme par exemple les tramways, conduits par de véritables conducteurs des transports en commun... de 1996! Même la ficelle montant vers la Cx Rousse est bien de Lyon. Mais la ligne n'existant plus, c'est celle montant sur l'autre colline, celle de Fourvière, qui fut utilisée dans le film, petite entorse à la vérité. 

Si Simone Signoret, (qui fut véritablement l'élève de Lucie Aubrac!) avait incarné Mathilde, sorte d'alter ego de Lucie dans L'armée des ombres, c'est Carole Bouquet qui interpréta le rôle de la résistante lyonnaise. 
Réalisé par Claude Berri que la période a forcément marqué de par le fait qu'il dut se cacher pendant la guerre en tant que juif (cela donna Le vieil homme et l'enfant, film autobiographique) le film permet de retrouver derrière cette histoire romanesque la grande Histoire et ses personnages qui constituent aujourd'hui encore des références pour la République, à commencer par Jean Moulin incarné par Patrice Chéreau. 

La projection de ce film permettra bien sûr de revenir sur cette histoire majeure de cette période qui a vu Raymond Aubrac, joué par Daniel Auteuil, arrêté à Caluire le 21 juin 1943 ainsi que Jean Moulin.  
Jean-Dominique Durant, historien et adjoint au Maire de Lyon, accompagnera alors la séance, permettant de revenir sur le destin incroyable de cette femme qui devint une figure essentielle de la Résistance en France et qui sut transmettre jusqu'à son dernier souffle en 2007 la mémoire de cette période aux plus jeunes, témoignant dans les écoles, collèges et lycées de France de ce que fut son engagement.
La soirée sera précédée d’images d’archives tournées lors de la libération de Lyon.

Lucie Aubrac, Claude Berri, 1996
jeudi 4 septembre, 20h30 , Institut Lumière - Salle du Hangar, 25 rue du Premier Film, Lyon 8ème
Réservations:
téléphone: 04 78 78 18 95
ou par internet: www.institut-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 1 septembre 2014

"Save film": pour sauver les films en 35 mm

Bonjour à tous,

l'an dernier, lors du Festival Lumière qui honorait Quentin Tarantino, une cérémonie venait célébrer le format "pellicule" en enterrant une boîte contenant un film dans le format initial du cinéma, et ce avec un projecteur 35 mm.
Loin de vouloir mettre fin à ce format, l'idée était bien de permettre symboliquement qu'une trace de la pellicule puisse subsister, en se projetant dans le futur, imaginant que des archéologues des prochains siècles découvrent ce trésor et rappellent aux gens que le cinéma fut d'abord numérique.

Une organisation se bat aujourd'hui pour que le format pellicule soit préservé et lance une pétition en ce sens. De nombreux artistes, de nombreuses institutions sont aujourd'hui signataires de cette pétition que vous pouvez rejoindre sur ce site:
savefilm.org

Si vous hésitez, voici quelques arguments:
Certains envisagent la disparition totale du celluloïd pour n'avoir recours qu'à l'image numérique. Si ce support offre bien des avantages, à la fois techniques, qualitatifs mais aussi de facilité d'exploitation pour les salles, il faut reconnaître aussi que le charme peut-être suranné de la pellicule n'est pas le seul intérêt de ce format.

Oui le bruit des bobines passant dans le projecteur peut troubler les plus jeunes quand il manque aux cinéphiles ayant séjourné tant de temps dans les petites salles. Oui la qualité des films se réduit à chaque projection, les films risquant les poussières, griffures, cassures et autres détériorations inhérentes à un fonctionnement mécanique, mais qui constituent pour les amoureux du cinéma la preuve que le film vit, circule. Mais ceux qui soutiennent la pellicule ne sont pas non plus des simples nostalgiques qui n'apprécieraient un film projeté que s'il était couvert de scotch. Indéniablement, ils savent apprécier la restauration, souvent onéreuse, des copies et voit dans le numérique cette possibilité de rendre à certaines œuvres une qualité originelle perdue: lumière, couleurs, contraste mais aussi son.

Ce qu'offre le film pellicule aux spectateurs est déjà l'idée du cinéma: ce sont des photographies qui projetées par la lumière au rythme de 24 images par secondes créent l'illusion du mouvement. Avec le numérique, cette idée de la photographie disparaît. Avec la pellicule, c'est donc le lien direct entre la modernité (n'importe quel film, y compris avec effets spéciaux numériques peut être tiré sur pellicule) et les origines du cinéma.
L'autre qualité de la pellicule est, aujourd'hui du moins, son caractère universel. Quand un projecteur numérique nécessite un air frais en cabine, il empêche les pays du Sud au développement tout relatif d'accéder aux films récents qui n'existeraient que sous format DCP, c'est-à-dire numérique. Cet art populaire serait alors impossible à voir dans ces pays.
Le format pellicule offre encore un lien entre le projectionniste et le film. Il doit être présent en cabine, il connaît les films qu'il présente aux spectateurs. Il n'est pas seulement un "envoyeur de film", il est un technicien qui réfléchit au format de projection, veille à ce que le cinémascope soit bien respecté, que le point soit fait, que le son soit assez fort. Il est un passeur d'image à sa manière et presque autant que le programmateur. Avec le numérique, on peut envoyer 10 films en même temps, parfois le même dans plusieurs salles, sans se soucier du point et du son puisque tout est réglé.
Le format pellicule peut s'altérer, mais il peut être restauré malgré la dégradation. On peut reconstituer un film à partir de plusieurs copies altérées. Cet avantage est énorme face à une copie numérique qui est aujourd'hui irrécupérable une fois altérée ou corrompue.
Le format pellicule, quoiqu'en disent certains, offre un grain et une épaisseur à l'image que le numérique ne permet pas encore. Ceci vaut bien sûr pour les films classiques, ceux tournés avec des caméras traditionnelles. Et si pour le Noir et Blanc, cela est moins vrai, les films couleur restaurés souffrent plu souvent de ces défauts.
Enfin, et c'est peut-être l'essentiel, le support du film a été imposé au réalisateur pendant longtemps puisque le numérique n'est arrivé que récemment dans l'industrie cinématographique. Il n'empêche que l'œuvre a été pensée en fonction de la nature du support. Si le numérique est une solution pratique et qualitative pour pouvoir diffuser le film, il ne peut se substituer définitivement au support initial. Est-ce qu'un restaurateur d'un tableau de Van Gogh s'amuserait à changer la toile parce qu'il y en a désormais de meilleure qualité? Qui oserait changer les panneaux de bois de La Joconde sous prétexte qu'ils ne sont pas les meilleurs supports pour cette œuvre? Copier, oui, restaurer, oui, s'approcher le plus possible de la qualité originelle, cent fois oui, mais pas en éliminant le support initial.

Les critiques à ce dernier argument sont connues. Le film n'est pas un tableau. Ce dernier est unique quand le film est répliqué. Ne dit-on pas une copie? Vrai à ceci près. Si l'œuvre cinématographique se diffuse auprès des spectateurs par des copies, celles-ci sont identiques à la matrice. L'œuvre s'est faite sur une pellicule et sera projetée sur pellicule. Elle est pensée ainsi. Ce qui fait qu'améliorer les films par les apports numériques posent de vrais soucis esthétiques. Ainsi, le Blu Ray de La planète des singes de 1968 voyait l'effet spécial final dans lequel la statue de la Liberté était ensablée se transformer en un vulgaire collage sur pellicule. Cette restauration non réfléchie est certes corrigeable et ne vient pas rejeter le numérique. Mais elle montre combien les réalisateurs et leurs techniciens travaillaient en fonction du support dont ils disposaient pour que les effets spéciaux soient les plus crédibles.

Vous voulez voir qui souhaite sauver le format 35mm, pas contre le numérique mais pour le respect du cinéma ? Consultez le site www.savefilm.org

À très bientôt
Lionel Lacour